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Financement

A woman practices calligraphy in a community education class in Des Moines, Iowa.

Credit: Des Moines Public Schools

Financement

Les principaux contributeurs au financement de l’éducation sont les gouvernements, les donateurs et les ménages. Les niveaux actuels de financement de l’éducation sont insuffisants, mais les points de vue diffèrent quant à savoir qui devrait payer plus.

DÉPENSES PUBLIQUES

En 2015, à l’échelle mondiale, les dépenses publiques médianes consacrées à l’éducation s’élevaient à 4,7 % du produit intérieur brut (PIB), conformément à la fourchette de 4 % à 6 % proposée dans le Cadre d’action Éducation 2030. Les dépenses allaient de 3,7 % dans les pays à faible revenu à 5,1 % dans les pays à revenu élevé. Toutefois, les dépenses d’éducation représentaient 14,1 % des dépenses publiques totales en 2014, en dessous du seuil de 15 % à 20 % proposé dans le cadre d’action. Au moins 33 pays, riches et pauvres, ne respectent aucun de ces critères de financement de l’éducation (figure 18).

L’aide à l’éducation totale allouée en 2015 était inférieure de 4 % à celle de 2010, bien que le montant total de l’aide publique au développement ait progressé de 24 % pendant cette période

DÉPENSES LIÉES À L’AIDE

Afin d’atteindre l’ODD 4, le montant de l’aide à l’éducation en faveur des pays à faible revenu et des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure doit être six fois supérieur à celui de 2012. Au lieu de cela, l’aide totale à l’éducation allouée en 2015 était inférieure de 4 % à celle de 2010, bien que le montant total de l’aide publique au développement ait progressé de 24 % pendant cette période.

Les donateurs détournent leurs priorités de l’éducation. Par rapport au montant total de l’aide (hors allègement de la dette), la part allouée à l’éducation est en recul pour la sixième année consécutive, passant de 10 % en 2009 à 6,9 % en 2015.

Il convient de mieux cibler les besoins pour une meilleure prise compte des déficits de financement. Les pays à faible revenu ont reçu 19 % de l’aide totale à l’éducation et 23 % de l’aide totale à l’éducation de base en 2015, contre respectivement 21 % et 29 % en 2014 (figure 19). À l’échelle régionale, l’Afrique subsaharienne, où l’on compte plus de la moitié des enfants non scolarisés dans le monde, a reçu 26 % de l’aide à l’éducation de base en 2015, soit moitié moins qu’en 2002.

L’aide humanitaire à l’éducation a atteint 303 millions de dollars US en 2016, soit une hausse de plus de 50 %, mais le financement de l’éducation en situation d’urgence, qui représente 2,7 % de l’aide totale, demeure insuffisant.

Les niveaux actuels de l’aide à l’éducation étant très inférieurs aux montants nécessaires pour atteindre les cibles de l’ODD 4, il convient de porter une attention particulière aux programmes existants et émergents susceptibles de contribuer à rétablir l’équilibre. Le Partenariat mondial pour l’éducation doit achever sa campagne de reconstitution des ressources début 2018 laquelle, en cas de réussite, devrait multiplier par quatre les niveaux de décaissement annuels.

La création d’une Facilité internationale de financement pour l’éducation, initialement proposée par la Commission internationale pour le financement de possibilités d’éducation dans le monde, a connu un nouvel élan lorsque les dirigeants du G20 en ont fait mention dans leur déclaration à l’occasion du sommet qui les a réunis en juillet 2017 à Hambourg. Cette initiative aurait pour but d’élargir la capacité de prêt des banques de développement aux pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Enfin, l’Éducation ne peut pas attendre, un fonds hébergé par l’UNICEF, vise à transformer l’éducation en situation d’urgence, non seulement en débloquant rapidement les fonds nécessaires dès le déclenchement d’une crise, mais également, et c’est là un point essentiel, en aidant à combler le fossé entre l’aide humanitaire et l’aide au développement. Les donateurs devront travailler de manière concertée et coordonnée afin que ces trois initiatives soient complémentaires et n’entraînent pas de coûts administratifs supplémentaires ni de doubles emplois.

DÉPENSES DES MÉNAGES

Le coût de l’éducation, qui constitue un obstacle majeur à la participation des ménages des pays à revenu faible et intermédiaire, n’est pas suffisamment pris en compte. De nombreux ministères ne considèrent pas les dépenses publiques et privées comme un tout. En outre, l’absence de normalisation des enquêtes auprès des ménages peut se traduire par une sous-évaluation ou une surévaluation des dépenses totales engagées par ces derniers. L’UNESCO, l’OCDE et Eurostat ont établi une norme, mais celle-ci n’influence pas encore suffisamment la conception des enquêtes.

La prise en compte des dépenses des ménages peut permettre de mieux comprendre les investissements consacrés à l’éducation. Par exemple, El Salvador consacre deux points de pourcentage de moins de son PIB à l’éducation que la France, mais dépense globalement davantage car les ménages consacrent plus de trois points de pourcentage du PIB à l’éducation. En général, la part des dépenses totales d’éducation assumée par les ménages est plus élevée dans les pays à faible revenu que dans les pays à revenu élevé.

Parmi les pays disposant de données, la part des ménages dans les dépenses totales d’éducation varie de 15 % dans les pays à revenu élevé à 25 % dans les pays à revenu intermédiaire et 32 % dans les pays à faible revenu. Si l’on exclut les États membres de l’Union européenne et de l’OCDE, la contribution des ménages représentait au moins 30 % du total des dépenses dans plus d’un pays sur trois. Au Cambodge, cette part atteignait 69 % en 2011 (figure 20).

TIRER DES ENSEIGNEMENTS DU SECTEUR DE LA SANTÉ POUR METTRE EN PLACE LES COMPTES NATIONAUX DE L’ÉDUCATION

Le cadre des comptes nationaux de l’éducation, soutenu par le Partenariat mondial pour l’éducation, l’Institut de statistique de l’UNESCO et l’Institut international de l’UNESCO pour la planification de l’éducation, est un outil permettant de comparer les dépenses d’éducation des gouvernements et des ménages dans différents pays. Il vise à englober tous les niveaux d’études, de l’éducation préprimaire à l’enseignement supérieur, y compris la formation professionnelle, et couvre l’ensemble des prestataires et des sources de financement.

Il convient d’appliquer les leçons tirées du dispositif des comptes nationaux de la santé, dont il est inspiré. Le Système de comptes de la santé a été adopté en 2000 et révisé en 2011, et 112 pays ont établi leur comptabilité à partir de ce cadre. Toutefois, ce système n’a pas été adopté par suffisamment de pays, et il a été critiqué pour être trop axé sur les donateurs. En raison du manque de capacités, les comptes ont parfois été confiés à des consultants internationaux et concentrés sur certains domaines du secteur, de sorte que le processus n’est pas toujours maîtrisé par les pays concernés. S’agissant des comptes de l’éducation, il convient de rendre les données exploitables par les décideurs nationaux, notamment aux fins de budgétisation, et de mettre à disposition les ressources nécessaires afin d’indiquer leur pertinence.

Le projet pilote sur les comptes nationaux de l’éducation, qui a pris fin en 2016, démontre un potentiel d’évaluation et de reconfiguration des mécanismes de financement et offre des possibilités de comparaison à l’échelle internationale. Les prochaines étapes devraient consister à former un groupe de travail international réunissant les acteurs de la collecte de données sur les dépenses d’éducation et à créer une plateforme permettant aux pays de partager leurs connaissances et leurs difficultés.

Un groupe de travail international réunissant les acteurs de la collecte de données sur les dépenses d’éducation devrait être créé, ainsi qu’une plateforme permettant aux pays de partager leurs connaissances et leurs difficultés


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